Le long du 38ème parallèle

Le long du 38ème parallèle, 2009
7 groupes d’images comptant au total 31 photographies
21x30 cm chaque, tirage argentique/aluminium
7 vidéos présentant les performances de mime par Won KIM
Production GRAPh

Along the 38th parallel, 2009
7 group of images with a total of 31 photographs
Each print sized 21x30 cm, argentic print on aluminium
7 videos showing the performance of mime by Won KIM
GRAPh’s production












Chaque groupe d’images, accompagné d’une vidéo de performance d’un mime, s’efforce de mettre en lumière un aspect de la frontière qui semble s’être diffusé dans la vie quotidienne et qui rentre ainsi en résonance avec la gestuelle des corps. Ce travail sur la frontière entre la Corée du Sud et la Corée du Nord m’a amenée à la considérer tant dans sa réalité géographique que dans sa réverbération chez les individus. La frontière m’est apparue comme stigmate d’une absence, celle de l’autre, des coréens du Nord pour les coréens du Sud. Ainsi, la frontière semble polariser la projection de cette absence à l’instar d’une image, si on considère qu’une représentation est la présentation au regard d’un objet absent.

Le long du 38ème parallèle se construit sur des images photographiques et vidéo de la frontière coréenne, de la DMZ, zone démilitarisée entre les deux Corées autant que sur ses paysages périphériques (dispositifs de surveillance militaire, plages à l’accès réglementé, circuits touristiques proposant la visite de la DMZ, observatoires sur la Corée du Nord), ou encore sur des scènes de la vie quotidienne. Ces images s’agencent les unes avec les autres soit au travers d’un montage vidéo, soit au travers de polyptiques de photographies, soit dans le croisement entre les deux médiums. Ces agencements, dans les mises en lien qu’ils proposent au spectateur, en appellent à une lecture subjective et l’invitent à explorer des images intériorisées. J’ai cherché à orienter ces agencements afin qu’ils suscitent des images intérieures révélant les nœuds vécus, ancrés dans une possible mémoire de la séparation. J’ai souhaité proposer une vision rémanente de la frontière.


Each group of images, accompanied by a video performance of a mime, tries to highlight an aspect of the border that seems to have been diffused in the daily life and thus comes into resonance with the gestures of body. This work on the border between South Korea and North Korea led me to consider both its geographic reality and its reverberation among people. The border appeared to me as a sign of absence. The Absence of the Other, relating to the North Koreans for the South Koreans. Thus, the border seems to polarize the projec- tion of this absence following the example of a picture, if one considers that a representation is a sign of a missing object.

Along the 38th parallel is built upon photos and videos of the Korean border, the DMZ, demilitarized zone between the two Koreas, as well as its peripherical landscapes (devices for military surveillance, restricted entrance to the beaches, tours visiting the DMZ, observatories in front of North Korea), or even scenes of everyday life. These images work together, either through a video, or through polyptics photographs, or even in the intersection between the two mediums. These arrangements, in making contacts, offer the viewer to call for a subjective reading and invite exploration of interiorized images. I tried to guide these arrangements so that they generate images showing internal nodes of experiences, anchored in memory of a possible separation. My aim is to propose an enduring vision of the border.