Les vagues d’Elliott, 2023
Photo-dessin, 160 x 600 cm
Dessin 3D, 92 x 320 cm
Production : La Biennale NEMO / La Capsule, Le Bourget

Elliott’s waves, 2023
Photo-drawing, 160 x 600 cm
3D drawing : 92 x 320 cm
Production: La Biennale NEMO / La Capsule, Le Bourget


Les images photo-réalistes générées par IA ne sont plus des reflets de la réalité mais rentrent dans un cycle de transformation plus large, celui des données. Les données entraînent et alimentent les IA et les IA génèrent des données qui permettent d’optimiser la production de l’économie mondiale, d’économiser du temps, d’être plus performants, plus convaincants. Elles apportent une plus-value, une valeur ajoutée aux usagers du cyber espace. Les données apparaissent à l’instar d’une ressource, aussi précieuses que l’eau. Ce projet propose une comparaison entre le cycle de l’eau (évaporation au-dessus des océans, condensation, précipitations, infiltration, ruissellement vers la mer) et le cycle des données venant alimenter les outils de l’Intelligence Artificielle.

En effet, le cyberespace nécessite un ancrage dans la matérialité du monde physique (câbles sous-marins et terrestres, data-centers, relais radios et ordinateurs dotés de semi-conducteurs) mais certains mots qui le qualifient renvoient à l’environnement naturel et à l’eau : navigateurs, surf (sur internet), cloud, lac de données, balises… Le data-déluge semble approcher à grands pas, tant notre société contemporaine s’attache à la production, au traitement et à la conservation d’une quantité toujours plus considérable de données. L’image photo-réaliste semble irrémédiablement prise dans les mailles d’un filet économique et dans son injonction à la croissance. En ce sens, ne faut-il pas considérer les données qui sont déjà des denrées monnayables pour les GAFAM et l’objet de transactions économiques. Et si la spéculation financière sur l’information venait à prospérer ? Et si advenait un krach boursier de l’information ?

The photo-realistic images generated by AI are no longer reflections of reality, but part of a wider cycle of transformation, that of data. Data drives and feeds AI, and AI generates data that optimizes production in the global economy, saving time and making us more efficient and convincing. They bring added value to users of cyberspace. Like a resource, data is as precious as water.

This project proposes a comparison between the water cycle (evaporation over the oceans, condensation, precipitation, infiltration, runoff to the sea) and the data cycle that feeds Artificial Intelligence tools. Indeed, cyberspace needs to be anchored in the materiality of the physical world (submarine and terrestrial cables, data centers, radio relays and computers equipped with semiconductors), but some of the words that describe it refer to the natural environment and to water: navigators, surfing (on the Internet), cloud, data lake, beacons...

The data deluge seems to be fast approaching, given our contemporary society's focus on the production, processing and storage of ever-greater quantities of data. The photo-realistic image seems irremediably caught in the meshes of an economic net economic net and its injunction to growth. In this sense, should we not consider data that are already commodities for GAFAM and the object of economic transactions. What if financial speculation on information were to flourish?  What if there were a stock market crash in information?